J’ai 5, 10 ou 15 ans. Je décore le sapin avec Papa, méthodiquement, après avoir démêlé les guirlandes lumineuses, qu’il faut installer en premier, avant de mettre les épaisses guirlandes scintillantes, puis les boules multicolores. Nous déballons ensuite un à un les santons soigneusement emballés dans des papiers de soie, rangés dans des boites de chaussures. Chaque été, nous ramenons de Provence le nouveau personnage qui complètera notre crèche sous le sapin, faite de papier rocher que Papa sculpte patiemment pour modeler une grotte, un chemin, des collines, et d’un morceau de papier alu pour dessiner une rivière. Le petit jésus trouve une cachette dans le décor. Il y restera jusqu’au 25 décembre. C’est toujours la même histoire.
Quelques jours avant Noël, maman nous fera faire des truffes en chocolat et des fruits déguisés avec de la pâte d’amande colorée. Des gourmandises qui seront en partie offertes aux voisins mais surtout dévorées jusqu’au réveillon. Ce soir-là, Maman aura sorti son beau service et les verres en cristal. Au menu de notre dîner aux chandelles, il y aura du foie gras et des toasts mais aussi treize desserts revisitant la tradition.
Le 25 décembre, au pied du sapin, un amas de cadeaux multicolores, une pile de surprises fait briller mes yeux.
Aujourd’hui encore, ce moment, juste avant la distribution et le déballage des cadeaux, reste mon moment préféré. Regarder ces boites et paquets bariolés en imaginant à qui ils sont destinés et ce qu’ils contiennent suffit à me faire sourire. Leur amoncellement au pied de mon beau sapin matérialise l’envie de faire plaisir, l’attention et l’amour que tous portent à chacun.

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